
Pourquoi la qualité de l’air intérieur est cruciale
Nous passons en moyenne 80 à 90 % de notre temps à l’intérieur, notamment dans des environnements professionnels. Contrairement aux idées reçues, l’air intérieur peut être plus pollué que l’air extérieur, en raison de la concentration de polluants dans des espaces clos. Cette pollution invisible a des conséquences directes sur la santé des occupants et sur la performance des entreprises.
Les polluants présents dans les bureaux
Les bureaux modernes sont exposés à divers polluants :
- Composés organiques volatils (COV) : émis par les matériaux de construction, les meubles, les peintures, les colles et les produits d’entretien.
- Particules fines (PM2,5) : provenant de l’extérieur ou générées par les équipements de bureau comme les imprimantes.
- Dioxyde de carbone (CO₂) : accumulé en cas de ventilation insuffisante, affectant la concentration et la vigilance.
- Agents biologiques : moisissures, bactéries et virus favorisés par une humidité excessive ou une mauvaise maintenance des systèmes de ventilation.
Impacts sur la santé et la performance
Une mauvaise qualité de l’air intérieur peut entraîner :
- Problèmes respiratoires : asthme, allergies, irritations des voies respiratoires.
- Troubles cognitifs : diminution de la concentration, fatigue, maux de tête.
- Syndrome du bâtiment malsain (SBS) : ensemble de symptômes liés à une exposition prolongée à un air de mauvaise qualité.
Ces effets se traduisent par une baisse de la productivité, une augmentation de l’absentéisme et des coûts supplémentaires pour les entreprises.
Données chiffrées en Europe
- En 2021, l’exposition aux particules fines (PM2,5) a causé environ 239 000 décès prématurés en Europe. euronews
- En France, les conséquences de la mauvaise qualité de l’air sur la santé sont estimées à 20 milliards d’euros par an. Paperjam.lu l’actu business en continu
- Selon l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI), 26 % des bâtiments de bureaux présentent une concentration trop élevée en COV, au-delà des seuils prescrits par l’ANSES. IFPEB
Normes et recommandations
Pour garantir une bonne qualité de l’air intérieur, il est recommandé :
- Un apport d’air neuf d’au moins 50 m³/h par occupant dans les espaces de travail, selon les normes NF EN 16798-1 (2019) et NF X 35-102 (2023).
- Une concentration en CO₂ inférieure à 1 000 ppm, avec un objectif de 400 ppm au-dessus du niveau extérieur.
Initiatives et certifications
Plusieurs organismes œuvrent pour améliorer la qualité de l’air intérieur :
- Sentinel Haus Institut (Allemagne) : développe des standards pour des bâtiments sains, en évaluant les matériaux et les systèmes de ventilation.
- Indoor Air Comfort Gold : certification européenne garantissant de faibles émissions de polluants par les matériaux de construction.
- Observatoire de la qualité de l’air intérieur (France) : collecte des données et émet des recommandations pour améliorer l’air intérieur dans les bâtiments.
Investir dans une meilleure ventilation, choisir des matériaux à faibles émissions et entretenir régulièrement les systèmes de climatisation sont des actions essentielles pour garantir le bien-être des employés et la productivité des entreprises.