Photovoltaïque : Comment la France et l’Allemagne veulent accélérer la transition solaire
🌞 L’Europe mise sur le solaire pour atteindre la neutralité carbone
Lors de la conférence organisée par le Deutsch-Französisches Büro für die Energiewende (DFBEW), experts français et allemands se sont réunis autour d’un objectif commun : accélérer le déploiement du photovoltaïque (PV) en France et en Allemagne.
Alors que l’Union européenne vise une part de 42,5 % d’énergie renouvelable dans la production électrique d’ici 2030, les panneaux solaires joueront un rôle-clé. La France prévoit entre 75 et 100 GWp installés d’ici 2035, et l’Allemagne 215 GWp dès 2030. Pour atteindre ces objectifs, il faut lever des freins financiers, réglementaires, et techniques.
⚙️ Ce qui freine encore l’essor du solaire
1. Des projets rentables, mais fragiles
Même si la technologie PV devient de plus en plus compétitive, sa rentabilité reste fortement dépendante :
- des coûts initiaux (CAPEX),
- de l’ensoleillement régional,
- des prix de marché,
- et des frais d’exploitation.
La volatilité des prix de l’électricité, notamment avec l’apparition de prix négatifs, affecte la confiance des investisseurs. Les projets doivent désormais intégrer plus de risques pour rester viables.
2. La lenteur administrative
En France comme en Allemagne, les délais de traitement des permis restent un frein majeur :
- Il faut parfois 28 mois pour qu’un projet soit mis en service.
- Les procédures locales, les besoins de concertation et le manque de personnel ralentissent la mise en œuvre.
En France, la loi APER (accélération des renouvelables) n’a pas encore produit tous les effets attendus. En Allemagne, les progrès viennent surtout d’une simplification progressive des règles autour du photovoltaïque en toiture ou en zones déjà construites.
3. Le défi du raccordement au réseau
Le raccordement au réseau électrique est devenu l’un des plus gros défis techniques :
- Enedis, le gestionnaire français, prévoit d’investir 15 milliards d’euros d’ici 2050.
- Certaines zones nécessitent la construction de nouveaux postes de transformation, avec des délais pouvant aller jusqu’à 5 ans.
L’absence d’outils à jour pour connaître les capacités disponibles (comme l’outil “Caparéseau” en France) empêche les développeurs d’anticiper.
🧩 Des solutions concrètes existent
Les experts s’accordent sur plusieurs leviers pour accélérer le déploiement du solaire :
- Stabiliser le cadre réglementaire, en publiant les textes manquants et en simplifiant les processus.
- Augmenter la capacité d’absorption du réseau, en planifiant plus en amont et en coordonnant développeurs et opérateurs.
- Diversifier les formes de projets : toiture, agrivoltaïsme, parkings couverts, flottants, etc.
- Assurer une meilleure rentabilité, avec une réflexion sur les prix minimums garantis ou le soutien aux petites installations.
🧑💼 Et du côté des acteurs ?
L’intervention des représentants de Verso Energy, Enedis, Enerparc et de sociétés d’investissement comme LHI a mis en lumière un consensus : le solaire est prêt technologiquement, mais encore freiné par la lenteur des décisions, la complexité réglementaire et un manque de visibilité à moyen terme.
Même les investisseurs de long terme soulignent que les projets doivent aujourd’hui durer plus longtemps ou s’appuyer sur des modèles économiques hybrides pour rester rentables.
La France et l’Allemagne ont la volonté politique et les technologies pour réussir leur transition solaire.
Mais l’atteinte des objectifs passera nécessairement par :
- une réduction des délais,
- une meilleure coordination entre acteurs,
- et une vision à long terme partagée.
Les prochains mois, avec les réformes attendues et les outils comme le Net-Zero Industry Act, seront déterminants.
Résumé de la conférence DFBEW du 28 novembre 2024 – Analyse simplifiée pour comprendre les grands enjeux du développement du solaire en Europe.
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